Le 14 décembre dernier, le cyclone Chido a ravagé l’île, laissant la population mahoraise plus précaire qu’elle ne l’était. L’accès à l’eau potable et à l’électricité se fait maintenant rare dans l’archipel, et Mayotte est dans un état d’urgence sanitaire.
Ce département français dans l’océan indien est une zone à risque concernant les catastrophes naturelles. De plus, 38% de la population vit dans des bidonvilles (chiffres de la chercheuse Laurie Servières en 2017) ce qui justifie un tel ravage auprès de la population lors de la catastrophe. L’UNICEF et Médecins sans frontières avaient déjà alerté sur l’urgence de l’accès à l’eau potable pour les habitants. La situation déjà précaire est maintenant aggravée avec notamment une épidémie de choléra se propageant sur l’île.
La réaction politique face à la situation
La réponse d’Emmanuel Macron à une mahoraise se plaignant à Mayotte n’a pas été accueillie avec un grand enthousiasme face à son attitude, jugée « paternaliste » par certains, avec des phrases telles que : « Parce que si c’était pas la France, je peux vous dire que vous seriez 10 000 fois plus dans la merde ! » ou encore « On ne peut pas vouloir être un département français et dire que ça ne marche pas dès que la France est en solidarité » insinuant que Mayotte n’appartient à la France que parce qu’elle le veut et qu’elle n’est pas entièrement un département français.
Marine Le Pen s’est également déplacée sur l’archipel du 5 au 7 janvier. Elle y a notamment critiqué le plan « Mayotte debout » du gouvernement, qui ne lutte pas assez sur l’immigration clandestine selon elle.
Le premier ministre François Bayrou veut donc poser la question sur le droit du sol à Mayotte, qui est déjà restreint.
La question de l’immigration clandestine est devenue centrale pour la reconstruction de Mayotte. C’est ce qu’affirme une tribune signée par François Bayrou, Bruno Retailleau, Manuel Valls ainsi que Sébastien Lecornu publiée dans Le Figaro affirmant que « sans fermeté migratoire, nous reconstruisons Mayotte sur du sable ».
En bref, l’urgence indéniable dans ce département français, se trouvant dans une situation plus que précaire, requiert une implication politique des plus importantes pour reconstruire correctement l’archipel, aider la population à se remettre du cyclone et améliorer ses conditions de vie. La récente tempête Dikeledi a également reporté la rentrée scolaire au 27 janvier le temps de renettoyer les salles de classes, qu’elles ne servent plus de centre d’hébergement d’urgence et d’accorder « le temps nécessaire pour faire face aux conséquences personnelles de cet événement climatique », selon la ministre de l’éducation nationale.