Il a choisi le nom de Léon XIV. L’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, est devenu jeudi 8 mai le 267e souverain pontife de l’histoire, dix-sept jours après la mort du pape François. Il a obtenu les deux tiers des suffrages dèsle quatrième tour du conclave. Cet homme d’écoute et proche de son prédécesseur, classé parmi les modérés, connaît bien les rouages du Vatican.
“Que la paix soit avec vous tous !”, ont été ses premiers mots, dans un italien teinté d’accent américain. “Merci au pape François”, a-t-il aussi lancé, remerciant ses collègues cardinaux de l’avoir élu. Ces derniers ont donc opté pour la continuité, même si cet Américain de 69 ans qui avait été fait cardinal en 2023 par François, devrait mettre davantage les formes que son prédécesseur, qui avait bousculé le Saint-Siège avec son exercice du pouvoir personnel.
Missionnaire au Pérou
Le 267e pape de l’Eglise catholique, le premier originaire des Etats-Unis, est le quatrième souverain pontife consécutif à ne pas être italien, après le Polonais Jean-Paul II (1978-2005), l’Allemand Benoît XVI (2005-2013) et l’Argentin François (2013-2025). Le nouvel évêque de Rome est né le 14 septembre 1955 à Chicago, Illinois, de Louis Marius Prevost, d’origine française et italienne, et de Mildred Martínez, d’origine espagnole. Il a deux frères, Louis Martín et John Joseph, précise Vatican News. Il passe son enfance et son adolescence dans sa famille et étudie d’abord au Petit Séminaire des Pères Augustins, puis à l’Université Villanova, en Pennsylvanie, où il obtient en 1977 un diplôme en mathématiques et étudie la philosophie.
Ce membre de l’ordre de Saint-Augustin a été missionnaire au Pérou pendant de nombreuses années et parle plusieurs langues étrangères. S’il est né à Chicago d’un père d’origine franco-italienne et d’une mère d’origine espagnole, La Repubblica le décrit comme “le moins américain des Américains”.
Léon XIV était depuis 2023 le préfet du puissant Dicastère des évêques, chargé de nommer les évêques du monde entier. Il est également président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine. Il devra rapidement affronter des défis considérables pour une Eglise en perte de vitesse en Europe : finances, lutte contre la pédocriminalité, baisse des vocations… Sa connaissance parfaite de l’ensemble de la Curie romaine, du nom de l’appareil administratif du Vatican, devrait toutefois l’aider grandement dans sa tâche.
