Cinéma : Dirty Dancing et l’émancipation de la femme

Les reco ciné d’Emma !

Bonjour, et bienvenue dans ma rubrique de recommandations cinématographiques. A chaque numéro je vous présenterai un film plus ou moins récents, à découvrir ou redécouvrir, en m’intéressant au message du film, et en y associant un thème.

Le sujet de ce numéro est : Dirty Dancing et l’émancipation de la femme.

Vous connaissez à coup sûr Dirty Dancing, et si le titre ne vous évoque rien, la mythique scène du porté ou encore la chanson The time of My Life devraient vous rafraîchir la mémoire.

Ce film culte ne date pas d’hier, sorti en 1987, on le doit au réalisateur Emilio Ardolino, qui a su mêler drame et romance, sur un fond de comédie musicale dansante.

L’histoire se déroule en été 1963, lorsque « Bébé », de son vrai nom Francis Houseman, se rend avec sa famille à la pension des Kellerman pour passer les vacances.

Bébé est une jeune fille de 17 ans très littéraire et un peu maladroite, membre du mouvement pour la paix. Elle participe avec sa sœur aînée Lisa, et ses parents, aux activités proposées par la pension ; golf, soirées dansantes, …

Au cours d’une de ces soirées, elle fait la rencontre du séduisant Johnny, professeur de danse de la pension, avec Penny, tous deux sont là pour émerveiller les pensionnaires et remplir leurs cours. En les observant danser, Bébé fait la connaissance du cousin de Johnny, qui l’invite à une fête réservée aux employés.

A partir de là, elle se retrouve mêlée à la vie des employés de la pension, et se trouve dans la confidence que Penny, amie d’enfance de Johnny, est enceinte, et n’a pas assez d’argent pour avoir recours à un avortement, clandestin à l’époque. Issue d’une famille aisée, Bébé, pleine de bonnes intentions, emprunte de l’argent a son père. Mais Penny ne peut l’accepter, car de toute façon, le médecin n’est présent que le jeudi prochain, jour d’une représentation des deux danseurs dans un théâtre voisins, qu’ils ne peuvent pas rater sous faute de ne pas être rémunérés. Bébé, deux pieds gauches et débutante totale en danse, se propose de la remplacer lors de la représentation, mais le temps lui est compté pour apprendre la chorégraphie. Elle passe toutes ses journées à répéter en compagnies des deux danseurs, et il naît peu à peu entre elle et Johnny une attirance réciproque.

La représentation arrive, Bébé est prête, tout se déroule sans accro, bien qu’elle rate le porté final, dans l’ensemble c’est un immense succès.

De retour à la pension, les deux descendent vite de leur petit nuage, l’avortement de Penny s’est très mal passé, et elle souffre le martyr. Bébé cours réveiller son père, le docteur Houseman, il s’occupe d’elle, mais croît à tort que Johnny était le père de l’enfant et lui ordonne de rester loin de sa fille. Elle se rend plus tard dans la nuit chez Johnny pour s’excuser du comportement de son père, et elle lui déclare enfin son amour. Tout deux passent alors la nuit ensemble, et entame une relation plus intime.

Monsieur Houseman finit par apprendre l’existence de cette relation entre eux, et fait renvoyer Johnny, ce qui entraine une grande dispute entre Bébé et son père.

Le dernier jour du séjour a lieu le traditionnel spectacle de la pension, avec la dernière danse habituellement dansée par Johnny. Bébé est toujours en froid avec son père.

Johnny s’incruste au spectacle, déterminé à réaliser la dernière danse, et à montrer au public « ce que c’est de danser avec une partenaire extraordinaire ». Il sort alors la réplique désormais culte « on ne laisse pas Bébé dans un coin », avant de s’avancer avec elle sur la piste de danse. La musique s’élève, et tous deux réalisent une prestation exceptionnelle sur la musique The Time of My Life, et réussissent même le porté. A la suite de ça, le Monsieur Houseman se réconcilie avec Bébé, et reconnait que Johnny n’est pas le méchant garçon qu’il s’était imaginé. Les vacances sont finies.

Dirty Dancing a marqué à tout jamais la pop culture, ses scènes et ses répliques sont devenues culte, et ont été reprises dans de nombreux autres films et séries, notamment la scène du porté et la chanson The Time of My Life dans Crazy Stupid Love, ou How I Met Your Mother.

Cependant la raison de son succès intergénérationnel réside dans sa capacité à aborder des sujets sensibles tels que l’avortement clandestin et l’émancipation sexuelle des femmes, le tout sur un fond d’amourette de vacances et de cours de dance.

Le film sort en 1987, mais l’histoire se déroule dans les années 60 aux États-Unis, où l’avortement et encore illégal. Il faudra attendre la loi Roe v. Wade de 1973 pour qu’il soit autorisé, et 1975 en France. Mais les mentalités sur la question n’ont pas changé radicalement à l’adoption de ces lois, suivant les Etats les gens restent assez conservateurs, et encore aujourd’hui le débat fait rage aux États-Unis après la suppression de la loi Roe v. Wade. Dans la continuité, il traite de l’émancipation sexuelle des femmes, et introduit l’image d’une sexualité plus ouverte, à l’image de Bébé, une jeune femme qui va décider de s’adonner à une relation intime éphémère, consentie, en ses termes, avec un homme plus âgé. De plus Johnny se montre vulnérable à ses côtés, ce qui vient encore bouleverser les stéréotypes de l’époque.

C’est peut-être pour cette raison que le film ne rencontre qu’un succès limité en France, contrairement aux Etats-Unis où le film et surtout sa bande originale séduise en masse. L’album de la bande originale reste premier de Billboard 200 pendant 18 semaines, et se vend à 42 millions d’exemplaires dans le monde.

Le film a donc un très grand écho mondial, et ce malgré des acteurs méconnus en tête d’affiche. Johnny est interprété par Patrick Swayze et Bébé par Jennifer Grey, les deux n’étant pas pressentis pour leurs rôles respectifs, et inconnus à l’époque.

Entre 1988 et 2008, le film remporte près de 12 récompenses, dont un Oscar et un Golden Globe en 1988 pour la meilleure chanson originale.

De nos jours Dirty Dancing continue de séduire le public, pour sa représentation universelle des amours de vacances que l’on souhaiterait vivre toujours, ou bien pour sa bande originale entraînante et choisie avec précision, ou peut-être tout simplement parce qu’il s’agit d’un film plus que culte à avoir vu au moins une fois (ou pour Patrick Swayze).

Voilà vous savez tout sur Dirty Dancing et son message, alors bon visionnage, ou re visionnage !!

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