L’abnégation est devenue son métier, et, il faut le reconnaître, elle l’exerce consciencieusement. Le 27 janvier, le monde commémorait la libération du camp d’Auschwitz, et Rima Hassan, elle, postait sur les réseaux sociaux une affiche du journal suisse Le Courrier – qui fut pétainiste pendant la guerre – barrée de ce titre odieux : “D’Auschwitz à Gaza, plus jamais ça !”, ajoutant la mention “bonne journée”. Pire qu’une provocation, ce titre est bien sûr une profanation. Et la petite touche ricanante de l’eurodéputée de La France Insoumise est à vomir.
Jean-Marie Le Pen avait tenu, en son temps des propos négationnistes, qualifiant cet épisode traumatique de “détail de l’histoire”. Rima Hassan, elle, fait mieux ! Loin de nier le génocide des Juifs commis par les nazis, elle en fait le parallèle avec ce qu’elle considère comme un génocide, à savoir l’opération militaire de Tsahal en cours dans la bande de Gaza. Aucune institution internationale, de justice ou tout simplement impartiale, n’a pour le moment qualifié ces opérations, barbares certes, de génocide. Certes dans les jours qui suivirent le 7 octobre, une intervention militaire de Netanyahou fut nécessaire, mais que celle-ci continue aujourd’hui est tout à fait dénonçable, et devrait l’être par l’ensemble de la communauté internationale. Néanmoins, de quel droit Rima Hassan se croît-elle au-dessus de toute institution juridique pour juger, elle, du haut de sa personne, que telle situation géopolitique est génocidaire ?
La vérité est que Rima Hassan est devenue l’ambassadrice officieuse, non pas de l’Etat de Palestine, mais du Hamas en France. Ne jamais dénoncer les terroristes, s’en prendre à “l’envahisseur” : voilà la stratégie rodée qu’elle a mis en place depuis les élections européennes. Celles-ci ont été la vitrine de ses opinions honteuses. Certes, la liberté d’expression ne nous permet pas de critiquer ce qu’elle pense, mais cependant la décence nous l’impose. Le respect des victimes du 7 octobre également.
Car des attentats, des atrocités mêmes du 7 octobre, jamais il n’en est question dans ses déclarations. Comme le mentionne le rapport de l’Assemblée Nationale sur la question (n°2237), mieux que n’importe qui ne pourrait le faire, “pendant quarante-huit heures, des hordes de terroristes ont massacré, égorgé, violé, torturé et kidnappé hommes, femmes, enfants et vieillards. Dans un élan de cynisme et de barbarie absolu, les djihadistes ont filmé leurs exactions avant d’exposer les corps mutilés de leurs victimes à des liesses galvanisées par la haine. Des femmes déshabillées, lacérées et traînées à l’arrière de voitures après avoir été violées, des corps souillés, des poitrines de femmes découpées, un enfant décapité, des familles entières brûlées, une femme enceinte éventrée avant d’être tuée devant sa famille : le 7 octobre, nous avons assisté au bégaiement de l’Histoire à travers le pire massacre de Juifs depuis la Shoah”.
Pour Rima Hassan, là n’est pas la question. Oui, les représailles de Tsahal ont pris la forme d’une expédition punitive contre toute une population et non contre un groupe terroriste, certes les bombardements ont causé 41 000 morts, et c’est la raison pour laquelle le gouvernement de Netanyahou n’est plus légitime à exercer le pouvoir désormais. Mais n’oublions pas ce que Rima Hassan tente justement de nous faire oublier : tout part du 7 octobre. Tout part du plus grand massacre d’Israéliens que l’Etat hébreu ait connu durant son histoire. Tout part d’une attaque terroriste contre un festival de musique qui, paradoxe de l’histoire, appelait à la paix.
Rima Hassan est désormais isolée des autres députés et eurodéputés de son parti, ses propos choquant plus que ne ralliant des opinions favorables. Seul Jean-Luc Mélenchon, dont elle est proche, la soutient encore. Le leader de LFI, celui-là même qui a lancé il y a quelques jours à un journaliste de France 3 “Taisez-vous !” et assommé d’une pluie d’insultes. Même au sein du Parlement Européen, Rima Hassan n’est plus soutenue par personne. Ses propositions d’amendements font systématiquement chou blanc, et peu nombreux sont les députés de son groupe à les défendre.
Elle n’est désormais plus que le trublion de la stratégie LFIste : du Hamas aux bobos, tous les votes comptent. Mais en préparant une stratégie de conquête basée sur le communautarisme et le clientélisme, LFI ne fait qu’ouvrir grand la voie au Rassemblement National. Les Français n’auront-ils donc que le choix en 2027 entre le gouvernement pétainiste de Marine Le Pen ou un Etat négationniste et terroriste dirigé par Rima Hassan ?