ChatGPT nous rend-il bête ?

Le roman culte de Philip K. Dick, grand auteur des sci-fi, Blade Runner (1968) termine sur un point ambigu : le personnage principal serait-il un homme, comme il le croyait jusque-là, ou serait-il, à son insu, un robot comme les autres ? A l’aune du développement vertigineux de l’Intelligence Artificielle, il nous est paru opportun de revenir sur les dangers majeurs de cette course au progrès numérique.

L’histoire de l’humanité, depuis le premier homme à exister sur la Terre, est une histoire du confort. Notre passé est marqué par un  progrès continu, et une quête constante de plus de confort, résultant à une paresse plus importante avec chaque génération passée. Que ce soit la fabrique des outils primitifs pour couper la viande, l’eau courante dans nos maisons ou l’invention de la machine à laver, l’homme a toujours cherché à se simplifier la vie. Au point où aujourd’hui, l’homme délègue sa faculté majeure, l’élément même qui le distingue des animaux, son intelligence, aux robots, ou plus précisément à l’IA.

C’est, en tout cas, ce que suggère un rapport publié par le géant de la tech et aussi propriétaire, en partie, de la startup Open AI (créateur de ChatGPT), Microsoft. Cette nouvelle étude menée par Microsoft et l’Université Carnegie Mellon, semble suggérer que l’homme, dans sa dépendance accrue aux bots générateurs comme ChatGPT ou Deepseek, recours moins à ses capacités intellectuelles, ce qui réduit, après un certain temps, ses capacités cognitives. Cela peut commencer avec des petites tâches, comme demander à un robot de répondre à un mail, corriger des fautes d’orthographes, rédiger un message de rupture, mais plus tard l’homme a tendance à oublier comment effectuer ces tâches tout seul. Un recours excessif à ces robots semble donc, d’une certaine manière, susciter une érosion de nos facultés cognitives. La raison est toute simple : pourquoi nous fatiguer les neurones pour rédiger, développer notre mémoire, notre sens de l’orientation, aiguiser l’art de la synthèse ou notre esprit critique (ou, si vous êtes un lycéen, faire vos devoirs) si les logiciels le font à votre place ? La paresse intellectuelle, comme tout autre paresse, semblerait donc mener à une sorte d’anesthésie du cerveau humain. Et peu importe si cela “entraîne la détérioration des facultés cognitives qui devraient être préservées”.

Ainsi, non seulement ces bots générateurs peuvent très bien vous fournir des informations fausses ou largement contestables, ils peuvent également être responsables de l’usure de la cervelle. A manier avec beaucoup, beaucoup de caution alors. Avant de terminer, il ne faut pas oublier que ce nouveau secteur, l’IA, est extrêmement énergivore. En 2024, l’empreinte carbone du monde numérique a dépassé celle de l’aviation civile. Il est très probablement trop tard pour remettre en cause cette course folle à l’innovation numérique, mais l’utilisateur responsable peut toujours faire une petite différence. Minimiser ces requêtes à “Chat” peut permettre une réduction, certes minime mais importante tout de même, du gaspillage sur les robots de notre ressource la plus précieuse : l’eau. Par ailleurs, le Président Trump, peu après son investiture, a déclaré, “we will drill baby, drill !” (en français, “fore, chéri, fore!”) faisant allusion aux gisements pétroliers en Amérique, notamment pour satisfaire les besoins de la très énergivore Intelligence Artificielle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut