Depuis peu, on retrouve sur les réseaux sociaux, notamment sur TikTok, de plus en plus d’extraits d’une interview de Christine Deviers-Joncour. Cette femme est une écrivaine qui s’est fait connaître lors de l’affaire Roland Dumas, impliquant Elf-Aquitaine, une entreprise d’extraction pétrolière. Elle fait part d’importantes histoires de corruption dans la sphère politique, mais beaucoup de médias la dénoncent comme étant complotiste. Une interview réalisée par le magazine indépendant Nexus nous a permis d’en savoir plus sur cette affaire. Christine Deviers-Joncour apparaît donc dans le monde politique dans les années 1980, alors qu’elle s’occupe de faire le relais entre le ministère des Affaires Etrangères français et Elf-Aquitaine. À l’époque, elle doit donc participer à la tenue d’une vente de frégates françaises à l’État de Taïwan. Aujourd’hui, elle raconte et dénonce une grande affaire de corruption ayant éclaté en 1993 et dont elle serait la dernière survivante. De plus, de grosses sommes d’argent auraient été versées à des politiciens sans aucune raison. Christine Deviers-Joncour faisait partie de ces personnes, mais déclare ne pas avoir touché à cet argent. Elle avoue cependant avoir menti sur la possession de cette fortune avant les années 2000 dans une émission de Thierry Ardisson en février 2000. À la suite de cette affaire, elle a été emprisonnée pour recel d’abus de biens sociaux pendant 5 mois. Un recel d’abus de biens sociaux est le fait de détenir, de profiter ou de transmettre un bien provenant d’un délit (exemple : un bien volé) tout étant conscient que ce bien est le fruit d’une action illégale. De plus, lorsqu’elle aurait rendu cet argent dix ans plus tard, le contrôle fiscal lui aurait demandé l’argent en y ajoutant dix ans d’intérêts, soit 11 millions d’euros à débourser au total. Dans cette affaire des frégates de Taïwan, Christine Deviers-Joncour a donc joué un rôle important, au-delà du fait qu’elle ait reçu illégalement tout cet argent. En effet, elle eut plusieurs missions notables : premièrement, elle devait transmettre des informations sur l’avancée de l’affaire à Roland Dumas, son amant de l’époque et ministre des Affaires étrangères (sous François Mitterrand). D’après plusieurs médias, elle aurait surtout essayé d’influencer Roland Dumas (et ainsi indirectement l’Etat français) afin de soutenir la vente des frégates à Taiwan. Nous l’avons fait remarqué tout à l’heure, de nombreux extraits de l’interview réalisée par Nexus apparaissent de plus en plus sur nos écrans, et c’est pourquoi nous parlons aujourd’hui de cette affaire. Christine Deviers-Joncour elle-même est en ce moment très active sur les réseaux sociaux, et poste des contenus pouvant faire polémique. Ainsi, nous pouvons nous poser des questions quant à la légitimité et à l’honnêteté des faits qu’elle raconte. Dans l’interview, en particulier, elle se revendique socialiste et se dit pour les droits humains. Elle critique notamment l’idée de “dépopulation” que donne Jacques Attali dans son livre, L’Avenir de la vie. Seulement, on constate des faits qui pourraient venir contrebalancer cette opinion. Dans l’interview, elle juge la communauté LGBTQIA+ de « dépravés ». Et comme nous l’avons dit plus tôt, elle poste sur les réseaux de fausses informations ou donne des opinions contradictoires à ce qu’elle a pu dire dans le passé : sur Telegram, elle diffuse des propos erronés sur la guerre en Ukraine, et promeut du contenu complotiste ou de médias de désinformation selon Libération. Il n’y a pour le moment pas de moyen de valider la véracité des faits rapportés, mais ses prises de position et les mensonges exposés récemment alimentent le doute.