Alors que 52 % des Français soutiennent une censure du gouvernement de François Bayrou (sondage Elabe pour BFMTV), la course à l’Élysée, elle, s’accélère. C’est après la condamnation de Marine Le Pen à quatre ans d’emprisonnement (dont deux ans avec sursis), 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité que le top départ a été lancé. Tout commence par un événement à la Cité du cinéma, prévu de longue date par le parti présidentiel Renaissance, dont le chef de file est désormais Gabriel Attal. Ce meeting, qui a réuni environ 8 000 personnes sur toute une journée, avait pour objectif de définir l’avenir du parti, mais plus largement celui du bloc central, avec comme invités le Premier ministre François Bayrou ou encore le candidat à la prochaine présidentielle, Édouard Philippe. La candidature de Gabriel Attal pour les prochaines élections présidentielles n’est pas encore officialisée, malgré un marketing bien lancé. Mais cela était sans compter sur l’organisation, à la dernière minute, d’un meeting en soutien à Marine Le Pen, place Vauban. Ce rassemblement a donc pris une place importante dans les médias, et le premier discours de Marine Le Pen depuis sa condamnation était très attendu et scruté. Alors que le Syndicat de la magistrature avait dénoncé, dans un communiqué de presse, des offensives visant des magistrats sous le motif d’une “justice politisée”, la présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale et ses cadres ont décidé de faire “profil bas”, en n’attaquant pas directement la justice et en tenant un discours dénonçant le fait que “les électeurs n’aient pas le choix pour l’avenir du pays”. Le plan B — une candidature de Jordan Bardella à la présidentielle si l’appel dans le procès de Marine Le Pen confirme la peine prononcée — reste encore un sujet tabou en interne. Le parti a annoncé la présence de 10 000 personnes, tandis que la préfecture de police a comptabilisé environ 7 000 participants. La gauche, elle, a également organisé un rassemblement populaire place de la République pour “défendre l’État de droit face à l’extrême droite”. Seuls La France insoumise et les Écologistes ont répondu présents, à l’inverse du Parti socialiste et du Parti communiste, vivement critiqués pour leur absence. Le Parti à la rose, mené par Olivier Faure, a en effet répondu qu’il ne “voulait pas politiser la justice”. Les organisateurs ont annoncé la présence de 15 000 participants, tandis que la préfecture de police a estimé l’affluence à environ 3 000 personnes. Ce premier rassemblement de la gauche divisée confirme-t-il l’impossibilité d’une candidature commune pour 2027 ? Pas si sûr. En effet, Lucie Castet, ancienne candidate à Matignon pour le Nouveau Front populaire, a publié une tribune dans Libération appelant à l’unité des partis de gauche pour discuter d’une candidature commune à l’élection présidentielle de 2027. Elle insiste sur la nécessité de “dépasser les querelles partisanes” et de “faire face à la montée de l’extrême droite en France et en Europe”. Elle évoque plusieurs méthodes pour choisir le candidat, comme une primaire large après les municipales de 2026 ou encore une convention citoyenne impliquant des représentants des partis et des électeurs tirés au sort : “Nous avons besoin de nous mettre autour d’une table et de travailler. Donnons-nous rendez-vous le 2 juillet prochain.”
6 avril : le top départ officieux de la présidentielle de 2027
