Bonjour, et bienvenue dans ma rubrique de recommandations cinématographiques. A chaque numéro je vous présenterai un film plus ou moins récents, à découvrir ou redécouvrir, en m’intéressant au message du film, et en y associant un thème.

Le sujet de ce numéro est : Eternal Sunshine of the Spotless Mind et le duel entre science et humanité.

Si vous n’avez jamais entendu parler de ce classique méconnu, je vous invite à le regarder avant de lire cet article, afin de vivre pleinement l’expérience proposée par le film. Néanmoins je vais tâcher de vous donner envie de le voir, ou de le revoir, en essayant d’en révéler le moins possible pour ne pas vous en gâcher le visionnage.

Eternal Sunshine of the Spotless Mind, sorti en 2004, est un mélange de 108 minutes de comédie romantique, de drame, et de science-fiction, produit et écrit par Michel Gondry.

Le film suis Joel Barrish, un homme renfermé et assez routinier, qui se réveille un matin avec une sensation étrange, qui le pousse à ne pas se rendre au travail et à monter dans un train pour la plage de Montauk, en plein hiver. Là-bas, il fait la rencontre de Clémentine Kruczynski, une jeune femme extravertie et tempétueuse aux cheveux bleus. Pour une raison inconnue, il est attiré par elle, comme si elle lui semblait familière.

En réalité, les deux personnages se connaissent déjà, et même très bien, car ils ont vécu ensemble une belle histoire d’amour, qui s’est terminé dans les larmes.

A la suite d’une dispute particulièrement violente, quelques jours avant la Saint Valentin, Clémentine quitte Joel. Ce dernier se rend sur son lieu de travail le jour de la Saint Valentin pour se faire pardonner, mais à sa grande surprise elle l’ignore totalement et semble ne pas le reconnaître, et le pire de tout, elle a déjà un nouveau copain.

Joel apprend alors par ses amis que Clémentine s’est fait effacer Joel de sa mémoire, dans une clinique spécialisé baptisé clinique Lacuna. Blessé, il décide de se rendre à la clinique pour en faire de même. Il rassemble tous les objets qui sont susceptibles de lui rappeler Clémentine, et livre un récit très détaillé de tous ses souvenirs avec elle pour que le docteur puisse cartographier les souvenirs et les effacer de manière efficace et définitive.

Le soir Joel rentre chez lui, le docteur lui a assuré qu’il ne se souviendra de rien de cette histoire à son réveil. Il s’endort, et pendant son sommeil, les employés de Lacuna s’introduisent chez lui et démarrent le processus de nettoyage de sa mémoire.

Seulement quelque chose cloche, Joel est conscient, il revit donc tous ses souvenirs, et se rend compte qu’ils sont en train de disparaître, et qu’il n’était pas tous des moments de discorde et de malheur. Débute alors pour Joel et la Clémentine de ses souvenirs une course contre la montre dans son cerveau, à la recherche d’un moyen de sauvegarder la jeune femme de sa mémoire.

Le film, dont le titre signifie « L’éclat éternel de l’esprit immaculé » (citation d’Alexander Pope), est une ode aux relations humaines, parfois complexes, mais nécessaire à l’humanité. Il questionne notre rapport à l’autre dans une société où la technologie peut littéralement nous vider l’esprit.  Que restera-t-il de l’humanité face à une technologie destructrice ?

Il appel à ne pas interférer avec ce qui fait l’essence même de l’humain, les relations, les erreurs, et les émotions. On ne peut effacer nos mémoires, car l’expérience des sentiments négatifs est essentielle pour mûrir, et dans le film la suppression de ces émotions se révèle d’ailleurs inefficace sur le long terme car le patient se retrouve toujours à revivre la situation qu’il cherche à fuir. A l’image de Mary, la secrétaire éperdument amoureuse du docteur de la clinique, qui découvre qu’elle a fait effacer sa mémoire à maintes reprises pour mettre fin à une liaison, qui recommence sans cesse.

Le film trouve un réel écho à Hollywood, il obtient l’oscar du meilleur scénario original en 2005, ainsi que deux BAFTA pour le meilleur scénario original, et le meilleur montage.

Il est porté par un casting phénoménal, et regroupe tous les grands noms de l’époque, Jim Carrey (Joel), Kate Winslet (Clémentine), Kristen Dunst (Mary), Mark Ruffalo, Elijah Wood, …

La performance de Jim Carrey et Kate Winslet est exceptionnelle, les deux acteurs font l’effort de sortir du genre qui leur est généralement attribué.

Le film inspire plus récemment d’autres artistes, comme la chanteuse Ariana Grande qui sort en 2024 son nouvel album « Eternal Sunshine ». Dans le clip de We Can’t Be Friends (Wait For Your Love), la chanteuse met en scène la suppression de sa mémoire à la suite d’une rupture.

Voilà, vous savez tout sur ce film et son message, alors bon visionnage, ou revisionnage si vous l’aviez oublié !!